La longévité de la mosaïque n’est plus à démontrer… Réalisées en matériaux résistants aussi variés que la pierre, la pâte de verre, la céramique,… nombreuses sont les mosaïques architecturales d’époques lointaines qui nous sont parvenues et nous accompagneront encore longtemps ! Pour autant, les mosaïques d’architecture, loin d’être indestructibles, méritent d’être entretenues, sous peine de se dégrader, surtout si elles sont positionnées en extérieur et exposées aux aléas climatiques, ou encore au sol et qu’elles subissent un passage régulier important.
La remise en état reste toutefois souvent possible, soit par le biais d’une rénovation, quand les tesselles d’origine trop endommagées, doivent être remplacées par des matériaux neufs, soit dans le cadre d’une restauration si les matériaux d’origine peuvent être réutilisés lors de la remise en état. Dans le cas de la mosaïque de Pierre Théron, réalisée dans les années 70 pour le fronton de l’immeuble Ferrère (situé 13 rue Ferrère, à Bordeaux), des pierres de parement disposées autour et au dos de la mosaïque, s’étaient décollées lors d’une tempête en 2020. En tombant de plus de 2,75m de haut, certaines pierres s’étaient brisées. Elles avaient cependant été soigneusement conservées par l’équipe en charge de l’entretien de l’immeuble occupé par la Mutuelle Sociale Agricole et Groupama. Ceci m’a permis de réparer ces dommages en utilisant les pierres d’origine.
Après un travail de reconstitution, nettoyage et recollage des pierres en atelier, j’ai pu remettre en état la partie abîmée, dans le respect de l’agencement original. Le chantier a nécessité la mise en place d’un petit échafaudage et 2 journées complètes de travail sur site. Au final, à part une décoloration perceptible, suite au nettoyage des pierres, la restauration, à peine visible, s’intègre discrètement à l’ensemble d’origine.